Poikilitic inclusion

INCLUSION POECILITIQUE





Inclusion poecilitique d’un pyroxène (grain ovoïde) 
dans un cristal automorphe d’hypersthène (orthopyroxène).



Cette vue est prise dans une lame mince de la météorite NWA 4473 DIO 
(une diogénite) éjectée de l’astéroïde (4)Vesta.


TEXTURE POECILITIQUE

 

La texture assez particulière de certains grains cristallins qui englobent des inclusions d’un autre minéral est qualifiée poecilitique (poikilitic texture en anglais). Des monocristaux sont englobés par un autre minéral, comme phagocytés par cette seconde phase. Ces petits monocristaux sont des résidus d’une autre phase compatible à haute température. La mise en évidence de ces inclusions dans des phénocristaux est optimale dans les lames minces des roches même pour les roches terrestres.

Les photos illustrent une splendide inclusion poecilitique. Elle est apparaît dans une coupe très mince d’une météorite, en fait une lame de roche transparente (déposée sur du verre) épaisse de 0,03 mm idéalement. Dans cette diogénite NWA 4473 (un type de météorite éjectée de l’astéroïde [4]Vesta) on admire l’inclusion d’un autre pyroxène, de section ovoïde, sertie dans un cristal automorphe (parfait selon la théorie) hexagonal d’hypersthène. 
Cette vue est observée au microscope polarisant en lumière analysée «LPA ». Dans ces conditions, les cristaux anisotropes apparaissent colorés en fonction de leurs indices de réfraction. Les teintes et la saturation des couleurs dépendent aussi de l’orientation du cristal sous le microscope.

L’origine de cette inclusion est assez particulière et ne correspond pas à une cristallisation aléatoire de la roche fondue. Son origine est interne et propre au premier minéral déposé lors du refroidissement du magma, un orthopyroxène. Son point de fusion est élevé, de l’ordre de 1500 - 1600°C. Quand la température diminue, la phase orthopyroxénique, évidemment impure, largue par exsolution une composante devenue alors incompatible, un autre pyroxène, un clinopyroxène. Ces phénomènes sont limités à des équilibres, quand le 2e cristal croît, il subit en même temps un processus de résorption péritectique. La conséquence en est que les angles de l’inclusion s’arrondissent. 

PS : cette page est un clin d’œil aux amateurs de météorites et de géologie. Voir le chapitre sur les météorites : 

http://www.agab.be/meteorites/historique/historique.html

Roger WARIN.