ELBAÏTE, du groupe des tourmalines.

 

L’espèce minérale photographiée ci-dessus est l’elbaïte, de formule

Na(Li,Al)3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4.

La localité d’origine de cette tourmaline est Paprok, Nuristan Valley, Afghanistan. Cette vallée est proche de la frontière avec le Pakistan. Cette elbaïte est souvent associée au quartz, à la lépidolite et à l’albite.

La morphologie du cristal photographié est classique pour l’espèce. Ce qui l’est moins, c’est sa teinte bleue, qui est très rare. D’habitude, les elbaïtes sont roses (comme à l’Ile d’Elbe, la localité type), mais la structure des tourmalines accepte de nombreuses variations de composition. On les appellent même les « poubelles » des pegmatites, tellement les cations qui s’y trouvent piégés dans le réseau cristallin peuvent être aussi nombreux qu’exotiques. Le terme même de tourmaline désigne un groupe d’espèces différentes, dont l’elbaïte. Mais même au sein d’une même espèce, la composition est variable dans certaines limites. De là naissent ces variations de teintes qui captivent toujours l’amateur.

Les elbaïtes peuvent ainsi être incolores quand elles sont très pures. Ce sont les achroïtes. Les teintes habituelles sont roses, rouges (variété rubellite), vertes, rose au centre et verte à l’extérieur (« melon d’eau ») ou bleues. Mais la teinte n’autorise jamais à en définir le nom. Ainsi des tourmalines à l’aspect très semblables originaires de Madagascar, sont des liddicoatites.

Les cristaux sont d’ordinaire prismatiques, souvent allongés avec un prisme trigonal proéminent. Des stries parallèles à l’élongation soulignent la compétition qui se fait entre faces du prisme trigonal et faces d’un prisme hexagonal secondaire. Il en résulte fréquemment une courbure des côtés, donnant à la section du cristal, l’aspect d’un triangle sphérique. 

Roger WARIN.