DaG 476  SHE

Trouvée le 1 mai 1998 (2015 g)

Dar al Gani, Libye.   



Fig 1. – DaG 476 possède une structure porphyrique, présentant des cristaux d’olivine insérés dans une matrice microgrenue de clinopyroxènes, essentiellement de la pigeonite, mais aussi un peu d’augite. L’olivine y est abondante, représentant 60 % de la pierre. 
Des monocristaux d’olivine (très colorés en polarisation croisée) et de feldspath (très peu colorés) sont disséminés dans cette roche basaltique. Des sulfures de Fe, des chromites riches en Ti, de l’ilménite et de la chromite sont également présents. Il y a relativement peu de Terres Rares lourdes. 
Le choc a causé des macles, a fracturé des clinopyroxènes, a converti des olivines en mosaïques et a transformé des plagioclases en verre. 
Les poches du type « impact melt » ont subi aussi une corrosion terrestre le long des fissures. 


Probablement pairée avec DaG 489 (pétrographie, minéralogie et chimie des gaz rares) et avec DaG 735, cette météorite a été surnommée « Lucky 13 », car ce fut la 13e météorite martienne trouvée (groupe SNC).  

 




Fig. 2 - Cristaux d’olivine dispersés dans une matrice de clinopyroxènes.



On considère que toutes les shergottites sont issues de la planète Mars. Ce sont les météorites martiennes les plus communes du très rare groupe SNC (shergottites, nakhlites et chassignites). Toutes les shergottites ont des compositions de basalte, avec de la pigeonite (un pyroxène avec Mg, Fe, Ca), de l’augite (un autre pyroxène) et de la maskelynite (un verre). 
La maskelynite résulte de la conversion d’un plagioclase riche en Na ayant subi un choc énorme. 
On trouve aussi dans ces shergottites, des minéraux mineurs tels la magnétite enrichie en Ti, l’ilménite, l’olivine enrichie en Fe, la pyrrhotite. 
Toutes les shergottites reflètent l’existence d’un verre résultant d’un choc et d’un métamorphisme d’impact. 
Les lames minces de shergottites montrent des cristaux partiellement orientés, résultant de leur accumulation dans une chambre magmatique. 
Les shergottites sont des ejecta de la croûte du manteau de Mars. Ils ont été expulsés lors d’un choc cataclysmique de la planète avec un astéroïde. Ces débris ont voyagé dans l’espace durant 1.1 milliard d’années (± 0.2) (âge d’exposition). Les rapports isotopiques semblent montrer que la chute de cette météorite eut lieu il y a 60.000 ans. 
Les rapports isotopiques 36Ar/132Xe et 84Kr/132Xe sont typiques des météorites martiennes. En outre, le rapport 129Xe/132Xe est similaire à celui de Chassigny. 




Fig. 3 –Détail d’un cristal d’olivine entouré de lattes de clinopyroxènes. 

 



Fig. 4 – Plage de la lame mince, observée en lumière polarisée transmise. On remarque bien la phase blanche correspondant à la maskelynite, les grains d’olivine sont de teinte beige.

 



Fig. 5 – La dominante brune est ici attribuée à la présence de Fe3+ résultant d’une oxydation induite par des chocs. La texture porphyrique montre la dispersion de cristaux d’olivine dans une matrice de petits cristaux de clinopyroxènes.

 




Fig. 6 – Les cristaux de clinopyroxènes sont maclés, une conséquence des chocs.



Bibliographie : 
Meteoritical Bulletin, no. 83, MAPS 34, A169-A186 (1999) (pdf file) 
The Cambridge Encyclopedia of Meteorites, O. Richard NORTON, Cambridge University Press, 2002. 

Roger Warin