Axtell CV3.0 Ox.

McLennan Co., Texa

Ph. 1 –Aspect général d’Axtell CV3.0, chondrite carbonée trouvée au Texas en 1953.

La matrice des chondrites CV3 occupe en moyenne 42 % du volume de la pierre. Elle contient des microcristaux d’olivine répartis uniformément dans la masse vitreuse (mésostase). La matrice reste noire en lumière polarisée croisée. Elle contient aussi des composantes opaques, comme des particules de Fe-Ni, des sulfures. Les contributions optiques des microcristaux dont l’orientation est aléatoire s’annulent également.

Les CV3 sont les chondrites carbonées les plus pauvres en carbone. Les chondres occupent un volume important (~ 40 %), les plus communs étant les chondres à olivine de texture porphyrique (PO). L’enveloppe des chondres est faite soit de cristaux d’olivine, soit de serpentinite (halo brun-noir) résultant d’une altération de l’olivine. D’autres chondres ont une structure différente : chondres à olivine barrée (BO), chondres à pyroxènes (PP), chondres mixtes (POP). Des feldspaths (anorthite), des spinelles, des cristaux isolés d’olivine ou de pyroxènes (clinoenstatite)… sont également présents. Cette chondrite possède aussi des CAIs (inclusions réfractaires typiques). 

La pétrographie de la chondrite Axtell (CV3.0) est similaire à celle d’Allende (CV3.2) mais elle montre que le métamorphisme d’Axtell est légèrement moindre que celui d’Allende. Il n’a pas dépassé 600°C. La teneur en diamant est la même, mais Axtell possède plus de SiC (moissanite).

 

 

Ph. 2 – Chondre à olivine barrée (BO) avec une enveloppe épaisse, grossièrement grenue. La section s’est peut-être faite dans la partie supérieure du chondre (coupe oblique de l’enveloppe).

 

 

Ph. 3 – Chondre à olivine barrée polysomatique.

L’épaisseur des barres est contrôlée par plusieurs paramètres : composition de la gouttelette fondue, cinétique de cristallisation très rapide ou un peu moins (cristal squelettique dont l’épaisseur des barres varie), etc.

La matrice noire est typique d’une météorite relativement primitive, une CV3.0. Quand le métamorphisme se manifeste dans une météorite, la matrice recristallise plus ou moins fortement et prend la teinte d’une mosaïque colorée (exemple, une CK5).

 

 

Ph. 4 – Agrandissement de ce chondre polysomatique. La limite entre les
deux corps cristallins (soma) se voit bien.

 

 

Ph. 5 – Fort grossissement des barres d’olivine. La base de la photo mesure 300 µm ou 0.3 mm.

On constate que la matrice interstitielle séparant les barres a partiellement cristallisé. Ces cristaux constituent la matière résultante de la première séparation de l’olivine des barres. La matrice contient les autres minéraux (feldspaths, pyroxènes, etc.)

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Ph. 6 – Chondre POP (à olivine et pyroxène à texture porphyrique).
Présence de grains d’olivine reliques, ayant été englobés.

 

 

Ph. 7 – Chondre POP et chondre ayant uni deux grains d’olivine

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Ph. 8 – Chondre PO à olivine porphyrique.

Les enveloppes constituées de grains grossiers ont été probablement formées par un dépôt de poussières réchauffées dans l’espace. La composition de ces enveloppes est plus homogène que celle du chondre inclus. Ces enveloppes ont été créées à partir de la poussière de la nébuleuse semblable à celle qui a constitué la matrice. (Commentaire de John Kashuba, Ontario – CA).

 

 

Ph. 9 – Belle inclusion réfractaire (2.3 mm).

Roger Warin.