MOORABIE L3.8 Part 1
en lumière polarisée croisée (LPA)

 



Fig. 1 – Moorabie L3.8 (MetBul)
Les chondres ont subi un écrasement. © R.W.

Chondrite, type 3.5–3.8 non groupé.
S4-5 W1
Trouvaille d’avant 1965
30° 6' S, 141° 4' E.



Fig. 2 – Moorabie – plage identique à Fig. 1, mettant en évidence la foliation. En lumière plane polarisée transmise. © R.W.


C’est en Australie, dans les Nouvelles Galles du Sud, à Boolka, à environ 15 km au Sud de Moorabie Bore et à 200 km de Broken Hill, une localité célèbre pour les minéralogistes, que fut trouvée une masse de 14 kg.

TEXTURE

La chondrite trouvée à Moorabie offre une grande variété de chondres dispersés dans une matrice noire (en LPA). Les chondres à olivine porphyrique sont dominants.




Fig. 3 – Chondre PO à olivine, fréquent chez Moorabie L3.8 © R.W.



Fig. 4 – Chondre PO chez Moorabie L3.8 © R.W.



Fig. 5 – Chondre déformé BO à olivine barrée chez Moorabie © R.W.



Fig. 6 – Chondre très déformé BO à olivine barrée dans Moorabie © R.W.




Fig. 7 – Chondre déformé BO à olivine barrée dans Moorabie © R.W.




Fig. 8 – Chondre déformé RP à pyroxène radié dans Moorabie © R.W.



Fig. 9 – Autre chondre déformé RP dans Moorabie © R.W

 



Fig. 10 – Chondre déformé BO à olivine barrée englobé dans un chondre porphyrique POP (à pyroxène et olivine) dans Moorabie © R.W.




Fig. 11 – Chondre cryptocristallin dans Moorabie © R.W.





Fig. 12 – Grain d’olivine présentant craquelures, veines d’altération et mosaïcisme, dans Moorabie © R.W.



Ces chondres ont subi une pression les écrasant sous une forme ovoïde et les alignant selon une même direction. Cette foliation résulte probablement d’un impact important, confirmé par le paramètre S4-5 (Fig. 1, 2 & autres). Voir la page Moorabie L3.8 Part II.






Fig. 13 – Grain d’olivine, proche de l’extinction en LPA.
Présence d’un mosaïcisme. © R.W.



La chondrite de Moorabie a été fortement choquée. Plusieurs observations confirment ce fait. Ainsi, les grains d’olivine sont bien craquelés (Fig. 12 & 13). Elle n’a pas subi de grand métamorphisme thermique mais bien une altération avec serpentinisation de l’olivine , en plus de hautes pressions.




Fig. 14 – Animation pour montrer l’extinction ondulante de la polarisation, dans Moorabie. © R.W.

Fig. 15 - Autre extinction ondulante dans Moorabie. © 2015 R. Warin.


En outre, les réseaux cristallins des grains d’olivine ont été déformés par un impact suffisamment intense au point de montrer un « mosaïcisme » net. Ce phénomène est traduit par une oscillation de l’extinction bien visible en lumière polarisée analysée, croisée à 90°. La rotation de la lame entre les polariseurs met en évidence une mosaïque de zones aux teintes changeantes de façon continue et aléatoire correspondant à cette extinction ondulante (Fig. 14). Le choc thermique a aussi produit une fusion locale des grains de métal ou de troilite qui ont coalescé formant des clastes plus gros. De la même façon, des zones de maskelynite sont présentes dans la matrice (la maskelynite n’a pas été observée dans cette lame présentée), également produites lors du choc thermique. Il faut souligner toutefois que la plupart des chondrites non équilibrées n’ont pas subi un tel choc atteignant S4-5. 



OPAQUES


Les zones opaques de la lame mince sont essentiellement des inclusions métalliques ou de sulfures (troilite). Leurs formes sont la conséquence d’une fusion partielle des métaux et sulfures de la chondrite.
Cet aspect de l’examen sera repris en lumière réfléchie dans la seconde partie : Moorabie L3.8 – Part II.



REFERENCES

http://www.meteoritestudies.com/protected_MOORABIE.HTM


Takashi Fujita & Masao Kitamura – Shock melting origin of a troilite-rich clast in the Moorabie Chondrite (L3)
Proc. NIPR Symp. Antarct. Meteorites, 5, 258-269, 1992.
John Kashuba, Moorabie, Meteorite Times, Dec.1, 2011.

Roger WARIN.