COTICULE  

COMPOSITION

 

Le coticule est une roche métasédimentaire finement grenue de couleur jaune qui a subi un métamorphisme ayant provoqué sa schistosité. Elle est principalement composée de quartz, de spessartine (grenat au manganèse) et de micas. Elle apparaît sous la forme de couches interstratifiées dans des ardoises pourpres riches en hématite, de l’Ordovicien inférieur (=env. 477 Ma).  

Ma photo au microscope optique est une première, du moins dans le traitement de l’image qui met en évidence les trois composantes essentielles (taille de 5 à 20 microns ou 0,005 mm à 0,020 mm) noyés dans une matrice microcristalline de micas et quartz, apparaissant en teinte noire sur la photo (lumière polarisée).

Généralement les photos ne sont pas contrastées. En conséquence, les photos sont alors prises au microscope électronique.

La couleur de la matrice est bien sûr jaunâtre. Mais j’ai pu la noircir parce qu’elle est microcristalline.  

La présence de grenats de manganèse, c’est-à-dire la spessartine, est inhérente à la l’appellation « coticule ». Si la présence de spessartine diminue ou est absente, alors que le quartz et les oxydes de fer, dont l’hématite, prennent de l’importance et la composition de la roche glisse vers celle du pseudocoticule. Cette transition progressive est en faveur d’une origine sédimentaire variable selon des cycles. Elle est aléatoire. La variabilité des divers types de « bons » coticules (millisimés !) soutient aussi cette thèse. Ces variations de composition modifient la teinte de la roche. Ainsi, la première dégradation résulte d’une augmentation de quartz aux dépens de la spessartine. La couleur prend alors des nuances verdâtres et perd ses propriétés abrasives.  

La schistosité a imprimé la texture du coticule, en créant de la sorte, des alignements des composites. Le phénomène est bien visible sur les chlorites.

Les petits grenats (système cubique) sont incolores sur la photo et s’alignent aussi en chapelets. Les cristaux de grenats sont caractérisés par un fort relief (critère analytique supplémentaire). Cela signifie que les arêtes du cristal sont bien mises en évidence, en relief.

Les cristaux de grenat sont le plus souvent des dodécaèdres, des trapézoèdres, etc., tous d’aspect globuleux.  

Les chlorites sont des phyllosilicates, de texture feuilletée.  

Les chloritoïdes ont aussi un fort relief.

Accompagnés de grenats, ils sont les témoins du métamorphisme faible qu’a subi le coticule.

La matrice apparaît en noir dans ces conditions de prise de la photo.

Ce contraste met bien en évidence la texture de la roche et de ses composantes.

 

Interprétation de la photo :  

 

Légende des notes : Sps = spessartine, le grenat au manganèse.

Chl = Chlorite. Ctd = chloritoïde.  

EFFICACITE  

Le coticule est l’une des pierres à aiguiser les plus performantes quand on désire obtenir une grande finition. On a évidemment imaginé des ersatz avec des grenats de même taille incorporés dans une matrice artificielle, mais ils n’ont jamais fonctionné. Or les qualités uniques du coticule c’est qu’il n’est pas sujet à des bourrages, les déchets s’éliminant spontanément. Cela est dû à la texture de la pierre. Les grenats et autres silicates comme les chlorites sont inclus dans une matrice micacée de muscovite. En outre la texture générale dérivant de la schistosité a créé des chapelets de cristaux alignés de spessartine. Les débris s’éliminent dans d’infimes zones parallèles de cohésion plus faible (dureté ~ 3,5). Ainsi la roche de coticule, douce au toucher, s’use facilement alors que ses composantes actives (cristaux de spessartine) ont une dureté de 7 sur l’échelle de Mohs  

Roger Warin.